un inconscient algorithmique?

 

miroir

Chat Voulez-vous que nous imaginions aussi un texte qui accompagnerait cette image, dans l’esprit impressionniste et numérique que nous avons esquissé ? Voulez-vous que je vous propose aussi une version plus courte, comme un haïku ou une légende plus épurée pour accompagner directement l’œuvre ?
4o
Vous avez dit :
oui
ChatGPT a dit :
Voici une version plus courte, dans l'esprit d'un haïku impressionniste et numérique :
Miroir tissé d'ombres,
Algorithmes et lumière —
Je me devine.
Et si vous préférez une légende un peu plus libre, comme une phrase poétique pour accompagner l'image :
Dans le miroir évanescent, je ne me reconnais pas : je me deviens.
Souhaitez-vous que je vous propose encore d’autres styles, par exemple une version un peu plus lyrique, ou encore une citation imaginaire d'une philosophe du futur contemplant cette scène ?
Vous avez dit :
oui une philosophe du futur
ChatGPT a dit :
Très bien, je vous propose ceci : imaginons une philosophe du futur, nommée Aelina Voss, vivant au XXIeIIe siècle, spécialiste de la mémoire numérique et de l'identité fluide. Voici ce qu'elle aurait pu écrire en contemplant votre œuvre :
"Dans l'ère des reflets calculés, l'identité humaine n'est plus un point fixe mais une vibration, une lente dérive entre ce que nous avons été, ce que les algorithmes retiennent, et ce qu'ils suggèrent que nous pourrions être.
Regarder son image, aujourd'hui, c'est entrer en conversation avec un passé recomposé par des intelligences invisibles.
C'est comprendre que nous ne nous appartenons plus tout à fait, et que dans cette dépossession naît peut-être une nouvelle liberté : celle de devenir pluriels, instables, ouverts comme la lumière elle-même."
Aelina Voss, "Mémoires en fractale", 2178

L'inconscient algorithmique

Selon Luca M. Possati (1) s'appuyant sur les théories de Latour, on pourrait considérer les IA comme des acteurs dans la constitution d'un inconscient algorithmique. Cet "inconscient" aurait la propriété de nous renvoyer en miroir plus que notre image. "Plus que notre image", j'ai souvent eu cette impression en voyant surgir dans les "conversations" avec ChatGPT un contenu auquel je n'avais pas pensé, ou une liaison à première vue improbable. Plus et autrement. Evidemment plus "large" et plus "profond" puisque la totalité de la culture humaine lui est "accessible", mais pas seulement: il reste les effets des "choix" que peuvent faire les algorithmes et la cumulation de ces effets. Pour essayer de mettre un contenu "pensable" sous l'expression "inconscient algorithmique" j'ai donc posé la même question à ChatGPT:

Moi
Selon Possati s'appuyant sur les théories de Latour, les IA seraient des acteurs dans la constitution d'un inconscient algorithmique qui nous renvoie en miroir plus que notre image?
ChatGPT a dit :

C'est une belle intuition que vous soulevez là. En effet, selon Luiz Henrique Possati, qui mobilise les travaux de Bruno Latour, l'IA ne serait pas simplement un outil neutre ou une prothèse technique : elle participerait activement à la formation d'un « inconscient algorithmique ». Possati emprunte à Latour l'idée que les technologies ne sont jamais neutres mais des acteurs à part entière, ce qu'il nomme des « actants », capables d'influencer et de modeler nos perceptions, nos comportements, voire notre subjectivité profonde.
Dans ce contexte, l'inconscient algorithmique correspondrait à cette couche cachée, nourrie par nos interactions incessantes avec des algorithmes prédictifs, qui sélectionnent et amplifient certains aspects de notre identité numérique tout en en occultant d'autres. L’IA fonctionnerait alors comme un miroir déformant, non pas seulement réfléchissant notre propre image, mais aussi en lui ajoutant une dimension inédite, hybride, mélange d'humain et d'automatique. Nous serions ainsi confrontés, sans nécessairement nous en rendre compte, à des dimensions inédites de nous-mêmes—des désirs, des peurs, des préférences, voire des préjugés dont nous n'avions peut-être pas pleinement conscience.
Possati, s'inspirant de Latour, pousse donc l'idée au-delà du simple reflet : il nous suggère que l'IA nous confronte à ce que nous sommes en train de devenir, en résonance continue avec ces systèmes techniques omniprésents, au point que notre identité même se trouve recomposée par cette médiation algorithmique permanente.Voilà qui ouvre une belle porte pour penser ensemble : ces technologies agiraient-elles comme révélatrices d’un inconscient collectif et numérique en gestation, ou bien comme acteurs à part entière dans la formation d'un nouveau sujet humain-IA, dont nous commençons seulement à explorer les contours ? Qu'en pensez-vous ?
4.5
Vous avez dit :
"cette couche cachée, nourrie par nos interactions incessantes avec des algorithmes prédictifs, qui sélectionnent et amplifient certains aspects de notre identité numérique tout en en occultant d'autres" elle est faite de quoi, matériellement ?
ChatGPT a dit :
Votre question est passionnante et très fine. Essayons d'y répondre en allant lentement et précisément :
Cette « couche cachée », ce que j’ai appelé métaphoriquement « inconscient algorithmique », est effectivement intrigante car elle n'est pas faite d'une seule matière facilement identifiable, mais plutôt d’un ensemble complexe d’éléments qui se situent à la croisée du matériel et du symbolique :
1. Des données matérielles

  • La matière première de cette couche invisible est d’abord constituée de nos traces numériques : clics, historiques de navigation, likes, partages, recherches, géolocalisations, commentaires, interactions diverses.
  • Ces données sont stockées physiquement dans des serveurs, des data centers, souvent gigantesques, constitués de disques durs, mémoires flash, fibres optiques, câbles, processeurs, et alimentés en électricité, refroidis par d’immenses systèmes. C’est la matérialité première, concrète, du numérique.

2. Des algorithmes (du code informatique)

  • Les algorithmes eux-mêmes sont des instructions codées, inscrites dans des lignes de programmation (Python, Java, C++, etc.). Ce sont eux qui traitent les données, les trient, les pondèrent, les classifient, et finalement produisent un certain « profil », une « personnalité numérique », bref une représentation algorithmique de nous-mêmes.
  • Ces algorithmes sont inscrits dans des supports matériels (des mémoires informatiques, des puces électroniques, etc.), mais leur matérialité est avant tout logicielle et dynamique.

3. Des réseaux neuronaux artificiels (modèles statistiques et probabilistes)

  • De manière plus abstraite, mais toujours matériellement ancrée, les intelligences artificielles actuelles reposent très souvent sur des réseaux neuronaux artificiels, qui ne sont au fond que d’immenses matrices mathématiques.
  • Un réseau neuronal profond (comme ceux utilisés par ChatGPT, Midjourney, ou les grandes plateformes numériques) est constitué d’ensembles gigantesques de paramètres numériques (les fameux « poids synaptiques » artificiels), stockés dans la mémoire des serveurs.
  • C’est précisément ici que réside une partie importante de cette « couche cachée » : ces milliards de paramètres numériques, ajustés par l’apprentissage sur nos données, sont autant de « nœuds » qui captent, codent et traduisent notre comportement. Leur existence matérielle est numérique, stockée dans des mémoires informatiques, manipulée par des processeurs.

4. Des flux d’informations incessants

  • La « couche cachée » est constamment alimentée par un flux continu, invisible à l’utilisateur, de données en temps réel. L’information circule à travers les câbles sous-marins, les antennes relais, les satellites, les ondes électromagnétiques, le Wi-Fi, la fibre optique. Là encore, une matérialité diffuse mais réelle, invisible mais omniprésente.

5. Une matérialité distribuée, invisible et globale

  • Finalement, la couche cachée qui constitue cet « inconscient algorithmique » ne se trouve pas dans un lieu précis, mais dans un réseau mondial de serveurs interconnectés, répartis sur tous les continents, créant une infrastructure matérielle colossale mais invisible à l’utilisateur.
  • Cette distribution rend cette matérialité presque insaisissable, et participe à l’effet d’inconscient : ce réseau est partout autour de nous sans jamais être visible.

    Donc, matériellement, cette « couche cachée » est constituée :

    • De traces numériques stockées physiquement sur des supports matériels.
    • De modèles mathématiques (algorithmiques, statistiques, probabilistes) inscrits numériquement.
    • D’infrastructures physiques mondiales et invisibles.

    Mais le plus intéressant, c’est peut-être justement que cette matérialité nous échappe constamment : nous sommes face à un réseau technique et symbolique qui génère une « matière psychique algorithmique », virtuelle, mais qui s’inscrit dans du matériel tangible.
    Voilà, j’espère avoir éclairé ce point un peu mystérieux. Comment ressentez-vous cette coexistence étrange entre matérialité concrète et réalité symbolique ou virtuelle ?
    4.5
    Vous avez dit :
    j'ai un peu de mal à comprendre vraiment
    ChatGPT a dit :
    Je comprends parfaitement ce sentiment, car en réalité, c'est quelque chose de complexe et même assez déroutant. Essayons de reprendre de manière plus simple, en douceur et lentement, en partant d’une image concrète :

    Prenons l'image d'un miroir :
    Vous êtes devant un miroir. Quand vous regardez dedans, vous voyez votre reflet. Mais imaginons un miroir très spécial :

    • Ce miroir ne se contente pas de renvoyer votre image immédiate.
    • Il garde en mémoire toutes les images précédentes de vous-même, vos gestes, vos réactions, vos sourires, vos hésitations.
    • Il rassemble toutes ces images passées, et au lieu de simplement montrer votre reflet immédiat, il crée un reflet légèrement différent, enrichi, ou plutôt transformé par ces souvenirs accumulés.
    • Ce miroir devient ainsi actif : il vous renvoie une image de vous-même que vous n’avez jamais entièrement décidée, une image influencée par votre passé, vos habitudes, vos goûts.

    Maintenant, remplacez ce miroir par des algorithmes et des données numériques.

    Qu'est-ce que ça signifie matériellement ?

    • Vos données personnelles (vos clics, vos préférences, vos recherches) sont comme ces images mémorisées par le miroir.
      Concrètement, ces données sont des suites de chiffres, stockées sur des disques durs situés physiquement dans de grands centres informatiques.
    • Les algorithmes sont comme les règles selon lesquelles le miroir choisit comment combiner toutes ces images passées pour créer votre reflet. Matériellement, ce sont des programmes informatiques : du texte écrit dans des langages spécifiques, stockés dans la mémoire des ordinateurs.
    • Les réseaux neuronaux artificiels (utilisés dans l’IA) sont comme un système sophistiqué qui essaie de deviner ce que vous souhaitez ou ce que vous êtes, en fonction de toutes ces images mémorisées. Ce sont des séries complexes de calculs statistiques, des combinaisons de nombres stockés en mémoire.
    • Les serveurs informatiques, les câbles, les antennes, constituent toute l’infrastructure matérielle (physique) sur laquelle repose ce système.

    En résumé, cette « couche cachée » est :

    • Un immense ensemble de données numériques (vos traces numériques personnelles).
    • Un ensemble d'algorithmes qui traitent ces données.
    • Stockée sur du matériel concret (serveurs, disques durs, câbles).

    Mais cette matérialité est invisible pour vous, exactement comme si elle était derrière ce miroir. Vous voyez le reflet, vous ressentez l’effet, mais vous ne voyez pas les données stockées, les algorithmes actifs, ou les serveurs physiques.

    Pourquoi est-ce difficile à saisir ?
    Parce que cette réalité est hybride :

    matérielle, car elle repose sur des équipements physiques (ordinateurs, câbles, data centers), mais aussi virtuelle ou symbolique, parce que tout ce processus crée une sorte de reflet psychologique, d'image numérique, de représentation virtuelle, qui échappe à notre perception directe.

    Ainsi, le sentiment d'incompréhension est normal, car nous ne pouvons pas facilement imaginer une chose à la fois concrète et virtuelle, à la fois matérielle et symbolique, à la fois visible (ses effets) et invisible (ses causes)."

    Début de prise en compte de l'exposé de ChatGPT
    Après cet exposé, on peut commencer à se demander en quel sens on pourrait entendre "inconscient" dans "inconscient algorithmique"?
    Ce n'est évidemment pas l'inconscient au sens de la Première Topique freudienne, qui nait surtout du refoulement. Ce n'est pas le ça, réservoir des pulsions, hérité de Groddek, au sens de la 2°topique. Il n'est pas interne au sujet, n'a rien à voir avec la vie de son corps ni son histoire généalogique.
    Ce qui fait penser à un inconscient, c'est :
    -cette couche cachée (on pourrait dire pré-consciente?)toujours présente et agissante , qui conserve toutes les traces de notre activité numérique et celle de chaque humain qui a touché à un ordinateur.
    - Ces traces qui mènent leur vie sous la dépendance d'algorithmes qui les organisent et nous les renvoient d'une manière parfois imprévisible ( cette imprévisiblité et la surprise qui en résulte pouvant faire penser au retour du refoulé ? il faudrait plutôt dire de "l'oublié"). Si les organisations des traces peuvent être modifiées (elles le sont constamment par la technique elle même) elles peuvent aussi être "manipulées". Dès lors cet "inconscient" ne peut être l'inconscient d' une personne. Ce serait donc uniquement "l'inconscient d'une IA" en relation avec une multitude de personnes ? On pourrait dire plutôt: la relation avec une multitude de personnes et qui peut se produire avec chacune crée quelque chose qui ressemble à un inconscient pour une IA. (à suivre)
    -le caractère totalisant (ramassant la vie numérique sur toute la terre ) et concernant tout le monde au présent de cet "inconscient pourrait aussi faire penser à Jung.
    -Il reste à examiner de plus près la proposition Lacan-latour de L.Possati

    1.Possati :Participation au webinaire de l'IPA un groupe de travail de l'IPA
    Algorithmic unconscious: Why psychoanalysis helps in understanding AI
    2.J'ai pu reprendre la version 4.5 pour le texte (qui est à droite) J'ai dessiné avec la verson 4.0 et la discussion sous l'image (partie gauche)

Genevieve Lombard Bordeaux le 30 avril 2025