Google et les livres : Freud Numérique

Freud numérique

Quelle hypocrisie dans les dernières levées de boucliers journalistiques anti-google ces jours-ci..! Quel mélange des problèmes et des niveaux où ils se posent..! Une chose est sûre, Google numérise très bien, ses livres complets numérisés sont bien accessibles, tout au moins en lecture (sauf si on veut les lire en texte brut: j'ai obtenu du charabia avec l'option texte brut des Essais de Montaigne..mais qui voudrait lire en texte brut..?).S'il le fait techniquement très bien, pourquoi et au nom de quoi le freiner..? parce qu'il va beaucoup plus vite que tout le monde? Parce qu'il a beaucoup plus de moyens financiers? Que font ceux qui crient le plus fort pour instaurer un véritable débat démocratique sur les questions de fond que cette possibilité gigantesque de transposition sur un autre support du patrimoine écrit de toute l'humanité nous pose? Dans la bataille actuelle, tout se passe au-dessus de nos têtes, sans véritable consultation démocratique, au gré des opinions plus ou moins éclairées des Responsables actuels des Grandes Bibliothèques, comme s'ils pensaient pouvoir seuls décider des modes d'accès à tout notre héritage de culture, alors qu'ils n'en sont que des intendants très provisoires.. et parfois très peu formés aux choses cyber.

 
Première question qui se pose ici (puisque tout ne sera pas numérisé en même temps) c'est la question du choix..Et là il suffirait de constituer des Comités de personnes compétentes (pour chaque grande branche de livres) à qui on proposerait des listes, des priorités et qui auraient un avis devant être suivi d'effets (et non pas laisser tout l'ensemble au bon vouloir de Google ou d'un autre)

Deuxième question: est-ce que Google est dans une situation de monopole? C 'est le chiffon rouge que la presse agite en ce moment.Nous savons qu'il y a déjà tout le travail de la BNF sur Gallica, et tout le travail de Europeana .Qu'est-ce qui empêche une grande bibliothèque de passer contrat avec Google pour tel ensemble et avec Européana pour un autre? Qu'est-ce qui empêche de répartir les richesses à la source ? Si Google est capable d'atteindre une situation de monopole, c'est qu'il n'a rencontré aucune vraie réflexion qui permettent de discuter en connaissance de cause et de limiter ou même d'instruire (pourquoi pas..?) ses propositions. Ceux qui crient le plus fort devraient commencer à s'en prendre à eux-mêmes, aux inerties et aux lenteurs désespérantes qui ont produit cette situation et penser les possibilités nouvelles dans l' intérêt de toute l'humanité au lieu de mener de dérisoires combats d'arrière garde.

Les très importantes questions liées à l'accès (facilité des gestes et gratuité) feront l'objet d'une autre page.

Pour faire un premier point, j'ai regardé ce qui se passe à cette date pour les textes de Freud.
     
Sur Google Dream PsYchology translation by Eder New York 1920
Three contributions to the theorie of sex translation by Brill 1930
The interprétation of dreams translation by Brill en 1911
  Le même réédité plus tard
Sur Europeana Pszichoanalízis ( en hongrois et sur cette page où seulement 7 ouvrages sont numérisés; quand on appelle Freud on voit aussi 2 Ferenczi, 1 Jung ..)
 

 

 
Sur Gallica Quelques considérations pour une étude comparative des paralysies motrices organiques et hystériques, par le Dr Sigm. Freud,... - impr. de C. Hérissey (Evreux) - 1893
Neue Vorlesungen über die Krankheiten des Nervensystems, insbesondere über Hysterie / von J.M. Charcot, autorisirte deutsche Ausgabe von Sigmund Freud / Charcot, Jean Martin - Leipzig: Toeplitz et Deuticke - 1886
Livre en mode image seul
     
Et pendant ce temps-là à Chicoutimi Sans tapage, sans capitaux, un énorme travail bénévole a mis à notre disposition presque toute l'oeuvre de Freud telle au moins qu'elle a été traduite et publiée en France de 1900 à 1938. C 'est le très riche travail centralisé par l'Université du Québec à Chicoutimi et publié sur ce site . Là on peut télécharger gratuitement et dans différents formats tous les ouvrages listés .L'accès est simple et agréable .Pour Freud lui-même la liste est impressionnante et les traductions sont celle de Jankélévitch et Marie Bonaparte.

Ces données actuelles nous renseignent déjà très bien sur ce qui se passe, sur les différences entre les initiatives, sur le genre d'espérances dont elles sont porteuses . (J'analyserai plus tard ces différences , dès que l'une ou l'autre aura mis un nouveau texte de Freud en ligne).Sur les sites des sociétés d'analystes, il n'y a pas, à ma connaissance, de publication de textes complets.

Dès maintenant un grand merci au travail si généreux de UQAC, c'est presque le seul qui soit directement utile aux étudiants ( de langue française) qui veulent se référer à Freud dans le texte en utilisant simplement leur ordinateur.

Genevieve Lombard Bordeaux, 30 août 2009