Je lis dans Affordance: "Le web des débuts, comme une grande fenêtre sur le monde. Le web d'après, comme un miroir brisé de fragments de nous-mêmes et des autres, laissant encore la possibilité d'un chemin, d'une rencontre fortuite, inattendue. Le web d'aujourd'hui, comme un miroir à main, comme un leurre, donnant à voir un monde construit d'images de nous-mêmes nous regardant agir et croyant y voir les autres. Le web de demain, comme un immense "Bew !", ce cri que nous pousserons peut-être en regardant ce même miroir, croyant y voir les autres. Et n'y voyant que nous." |
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J'ai "cru" à un moment (en 2003 encore proche du web des débuts) que Google commençait à rendre visible la logique des concepts, car les liens proposés semblaient coïncider (d'une manière assez troublante) avec l'histoire et l'extension de ce concept. Pour plusieurs recherches que j'ai faites cela en avait toutes les apparences(1). Je me suis assez vite rendu compte qu'il s'agissait plutôt de l'environnement des acteurs des recherches devenus des cibles organisatrices. Puis de toute évidence, les algorithmes ont "évolué" massivement au profit de ceux qui paient leurs places, avec toutes les conséquences qui en résultent. |
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Le malaise que j'avais ressenti depuis plusieurs années dans mes recherches théoriques m'avait incitée à utiliser- à coté de Google qui pour certaines choses courantes reste insurpassable- d'autres moteurs de recherche, notamment Copernic Pro (qui en regroupe plus d'une dizaine). Mais surtout et heureusement la plupart des recherches scientifiques ont aussi depuis longtemps leurs moteurs spécialisés. Il est encore possible sur le web d'aujourd'hui de mener des recherches croisées dont le degré de pertinence ne soit pas organisé pour "notre plus grande satisfaction personnelle", telle qu'elle résulte du fonctionnement même et du profit maximum des grands acteurs du Web, mais par l'objectivité du champ (enfin, je le pense encore). Mais jusqu'à quand? Le 1°février, j'ai reçu cette info concernant celui dont je me servais le plus: Scirus has retired. |
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1.Comme souvent cette idée apparemment des plus naïves n'était pas tout à fait sans pertinence, on le voit aujourd'hui avec le "deep learning" et les dernières acquisitions de Google en ce domaine. Voir le billet de Martin Lessard sur triplex Le graal.. | et|
2.Simondon: Du mode d'existence des objets techniques,Milad Doueili pour Qu'est-ce que le numérique?, le Tome 3 des Oeuvres de Walter Benjamin, Le livre de Hannah Arendt sur Benjamin..et pas mal de musique autour de Haendel. |
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Genevieve Lombard Bordeaux 2 février 2013 |